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Prix des parkings : les opérateurs privés ne peuvent pas se sucrer sans limite sur le dos des Namurois et de la ville de Namur ! Intervention au conseil communal du 18.05.2017

"Monsieur le Président,

Chers collègues,

Comme vous le savez, au sein de l’équipe socialiste, nous sommes favorables à la création urgente de places de parkings à Namur.

C’est une demande légitime et ancienne de très nombreux Namurois.

Néanmoins, deux points précis m’ont frappé à la lecture du projet de cahier des charges pour la future concession du parking place du Palais de Justice.

Il s’agit d’une part du dispositif concernant la redevance due par l’opérateur à la ville de Namur et, d’autre part, des règles relatives au tarif du futur parking à charge des Namurois.

La redevance d’abord : surprise.

Notre ville se contenterait de 10.000 euros minimum par an / pendant 50 ans.

500.000 euros en tout pour les 50 années à venir.

Pour un espace public stratégique et un projet économique potentiellement très rentable pour un opérateur privé : le montant apparaît à première vue dérisoire.

Par correction, hier, j’ai fait part de mon étonnement en commission des Affaires économiques.

Manque-t-il un zéro ?

Non, m’avez-vous répondu monsieur l’échevin.

L’argument présenté : ce n’est qu’un parking de minimum 200 places qui est prévu…

La nuit porte conseil.

J’ai relu ce matin les conventions qui lient la ville de Namur et les opérateurs de parking.

 

Parking Confluence : 650 places (rentabilité évidemment nettement plus forte) : 15.730.000 euros / 50 ans.

650 places, ce n’est pas 200 me direz-vous.

On ne compare pas des pommes et des poires.

Le parking de la Place d'armes est quant à lui très proche en nombre de place de celui prévu place du palais de justice : 250 places (en 1995) : 208.540.000 BEF / 50 ans. Ce qui donne, en intégrant l'inflation cumulée de ces 20 dernières années, une valeur en euros de 7.830.000 euros négociée avec l'opérateur privé de l’époque.

7.830.000 euros pour la place d’arme, potentiellement 500.000 euros pour la place du palais de justice.

Comment expliquez-vous que l’on fixe pour le parking du palais de justice une redevance minimale plus de 15 fois inférieure à celle du parking de la place d’arme ?

Ce montant minimal de la redevance (qui est un critère évalué à 15 points – le nombre de places est quant à lui à 45 points) peut évidemment être dépassé mais il donne une indication, un cap aux quelques opérateurs privés présents sur ce marché.

Ne pensez-vous pas qu’il y a potentiellement un manque à gagner pour la Ville de Namur et les Namurois ?

Sur la base de quelle analyse avez-vous fixé ce montant minimal de 10.000 euros ?

Enfin, sur la politique tarifaire, évaluée à 10 points sur 100 : il est enfin reconnu comme nécessaire d’avoir un abonnement spécifique aux travailleurs du centre ville – c’est un point positif mais le choix évident de défendre clairement une tarification à la minute n’est pas clairement exprimé. Je le regrette.

La « tarification à la minute » apparait dans le texte mais elle se trouve sur un pied d’égalité avec la tarification au quart d’heure ou à l’heure.

Ce qui de fait, enterre l’idée d’une tarification à la minute place du Palais de Justice alors que cette tarification à la minute permettrait simplement aux Namurois de payer leur parking à un prix juste.

Oui, nous avons besoin de parking mais à un prix juste.

Nous avons besoin d’investissement mais pas d’investisseurs qui se sucrent sans limite sur le dos des Namurois et de la Ville de Namur.

Etes-vous prêts à corriger ce projet ?

Je vous remercie."

Antoine Piret